La nouvelle étiquette à table ?

Je suis de celles à qui on a donné des règles de base en ce qui concerne les manières à table. Ce n’était rien tiré de la comtesse de Rotschild, plutôt des évidences de gentillesse en cas d’invitation : on mange tout ce qui est servi par la maîtresse de maison (même si on n’aime pas), on finit son assiette, on remercie (même si on n’aime pas, mais peut-être en termes plus vagues), on ne met pas les coudes sur la table, on aide à débarrasser la table si ça fait sens, on replie sa serviette et on la range dans son rond ou sa pochette s’il y a lieu... bref, des choses toutes simples, du moins à ce qu’il me semblait.

ll n’y avait qu’une unique exception à la règle de tout manger: les allergies et, en général, les conditions médicales. Rares à l’époque, elles nous semblaient la seule occasion de poser ses conditions à la cuisinière, tout simplement parce que le malade n’y pouvait rien. Avant d’inviter un nouvel ami, nous demandions s’il avait des allergies, de même que ma mère adaptait ses menus à des diabétiques ou autres.

Jusque là, tout allait bien.

Il y a bien le problème de ce couple d’amis juifs, dont les interdits et obligations alimentaires sont plus longues que la Recherche du temps perdu, et tout aussi compliqués; mais voilà, il n’y avait qu’eux, et comme nous les adorons, nous les considérons comme l’exception qui confirme la règle, l’important étant de les voir le plus possible.

Cependant...

Je constate une étrange épidémie d’exigences déraisonnables, qui ne soient ni médicales ni religieuses. Je comprends les contraintes des allergiques et des malades - pire, je demande à les connaître pour faire plaisir à mes invités qui en souffrent. Je peux admettre les interdits alimentaires de nature religieuse, à condition qu’iles soient présentés avec gentillesse (ce qui a toujours été le cas dans mon expérience).

Mais là, est-ce que ça ne commence pas à dépasser les bornes ? Des personnes en parfaite santé s’imposent à elles-mêmes des régimes végétariens, paléolithiques, sans gluten, sans sucre, végan, bio, locavore, et que sais-je encore... et semblent attendre de la maîtresse de maison qu’elle soit au courant de leurs choix et en plus, les respecte ?! N’est-ce pas le comble de l’impolitesse ?? Que ces régimes soient pratiqués à la maison, bien sûr ! Moi-même, je mange le plus possible de bio et de local, et j’adore la cuisine végétarienne. Mais ce n’est pas pour autant que je l’exporte !

J’ai pris conscience de cette situation quand un membre de ma famille m’a raconté cuisiner uniquement avec de la crème de soja, pour ses invités qui ne prennent pas de laitages de vache (par choix, pas par allergie). Et du bouillon de légumes bio. Et de la viande bio à 150€ le kilo du boucher réputé du coin. N’est-ce pas punir l’hôtesse de sa gentillesse de recevoir du monde ? Etre invité, est-ce que ça ne devrait pas être au contraire une occasion de se faire tout petit et facile à vivre ?

Il me semble qu’il y a une confusion naissante entre la personne qui reçoit et un restaurant. Bien sûr que dans un restaurant, je commande ce que j’aime; mais la cuisinière domestique n’est pas une brigade à elle seule, elle a peut-être un métier différent dans la journée, et peut-être ne peut-elle pas consacrer huit heures à la préparation d’un unique repas dont l’objectif initial était de passer un bon moment entre amis.

C’est un décalage progressif de la volonté de faire plaisir à ses invités à un stade où les invités posent leurs exigences pour que la maîtresse de maison les satisfasse. Et ça me semble... malpoli. Le contraire, bizarrement, ne me gêne pas. Une amie me propose deux plats possibles, dont un risotto aux champignons. Je raffole de risotto et de champignons ! S’il-te-plaît ? Ainsi, elle est certaine de me faire plaisir, tandis que je n’impose rien.

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Parce que cette situation me met un peu en colère, je l’avoue, j’ai fait une crise de ras-le-bol dans un verre d’eau. Il m’est déjà arrivé de proposer en fin de repas des tisanes et des thés. « Non merci, ce n’est pas du thé bio », me suis-je entendue répondre. J’ai déjà eu aussi: « je n’aime pas le thé vert » et « il n’y a pas de tisane aux fruits ? ». Ce n’était pas plus simple de me répondre simplement « non merci, finalement, j’ai assez mangé » ??

A présent, j’ai dans mon placard TROIS pots de thé. Il y a le pot à thé noir; parfois, c’est de l’Orange Jaïpur pas bio en sachet, parfois, c’est un thé en vrac pas bio d’Auchan, et parfois, c’est un grand thé d’Unami. Mais il n’y en a qu’un. Il y a le pot à tisane, avec une tisane en vrac, parfois bio, parfois pas. Et il y a le pot à thé spécial, parfois vert, parfois blanc, parfois vide.

Pourquoi seulement trois pots ? Parce que j’ai constaté que quelque soit la quantité et la qualité des thés proposés, il y a toujours quelqu’un qui ne trouve pas ce qu’il/elle cherche. La variété des choix n’y fait rien, alors autant limiter mon stockage et me donner le plaisir d’acheter plus souvent mes thés favoris. Je n’aurai jamais l’infinité de thés nécessaires à satisfaire le peu de gens que je reçois. Vous n’en voulez pas ? Prenez de l’eau.

Cependant, je continue à tenir compte des interdits alimentaires que certains de mes amis se donnent à eux-mêmes. En râlant. En ne leur rendant pas la pareille et en mangeant les repas qu’ils me proposent, la plupart du temps avec grand plaisir, mais parfois, la maîtresse de maison arrive fièrement avec le seul plat que je déteste, le cassoulet. Vous savez quoi ? J’en ai mangé une grande assiette. J’ai détesté tout du long, puis j’ai plié ma serviette, pris un grand verre d’eau pour faire passer le goût, et j’ai remercié la cuisinière pour tout ce travail. Le pire, c’était que c’était sincère: j’ai beau détester le résultat, elle avait passé des heures à tout préparer pour une grande tablée, et oui, j’avais passé un bon moment entre amis, et non, contrairement à ce que les émissions culinaires tentent de nous expliquer, ce n’était pas ce qu’il y avait dans mon assiette l’important. Je préfère me forcer un peu à manger et garder des amis !

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Deux cuillères apéritives faciles et fraîches

La January Cure avance bien; j’ai fini la véranda !! Si, si, toutes les toiles d’araignées sont parties, tout est rangé, tout est récuré... et il reste encore quelques trucs à ranger, mais je les ai mis dans la cuisine, donc on ne voit rien. L’honneur est sauf !

Invitée ce midi, on m’a proposé d’apporter des bouchées apéritives. Vous auriez fait quoi ? Je me suis dit qu’après les fêtes, plus personne n’avait envie de foie gras, de canard ou de saumon. Même si ce n’est clairement pas la saison, j’ai cherché du côté des recettes d’été, toujours très fraîches en bouche. Un peu de légumes, du cru et du fromage très très frais, ça vous dit ?

Voici deux idées de petites bouchées très fraîches, à base de légumes et de fromage frais !


Mousse de radis et émulsion de fanes

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Cette recette est quasi-copiée du blog Gourmand’Iz ! Par contre, avec les mêmes quantités, je fais plutôt 30 cuillères, et encore, j’ai du reste.


Ingrédients pour 15 cuillères

1 botte de radis
200g de ricotta
5 cl de lait d’amande
1 g d’agar-agar
1/2 échalote
1 cuillère à soupe d’amandes en poudre
1 cuillère à soupe d’huile d’olive
Sel, poivre

Pour la mousse de radis: Laver les radis et en garder 3 pour la décoration. Mixer finement les radis avec la ricotta, le lait d’amandes, du sel et du poivre. Ajouter l’agar-agar, mettre dans une casserole et porter à ébullition. Laisser bouillir 30 secondes, puis laisser refroidir. Garder au frais jusqu’au dressage.

Pour l’émulsion de fanes: bien laver les fanes de radis, puis les mixer avec l’échalote, les amandes, l’huile d’olive et un peu d’eau. Saler et poivrer.

Couper les radis réservés en fines rondelles.

Au dernier moment, verser un peu d’émulsion de fanes au fond de la cuillère, puis déposer une mini-quenelle de radis. Décorer de rondelles de radis.



Bavarois de carotte au sésame et au cumin, quenelle de brebis et cerfeuil


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Cette recette-ci est inspirée de Recevoir en bio, de Cléa. La recette d’origine est à la coriandre, mais je n’ai pas réussi à en trouver en cette saison. Le cerfeuil n’était pas si mauvais, loin de là ! Mais je retesterai avec de la coriandre, mon herbe préférée !


Ingrédients pour 15 cuillères

10g de graines de sésame blond
5 carottes
2 pincées de graines de cumin
1 cuillère à café de garam masala
200 ml de lait d’amande
2 g d’agar-agar
60g de fromage de brebis très très frais
1 cuillère à soupe de cerfeuil (+ pour la décoration)

Torréfier les graines de sésame au four, 200° pendant 15 minutes.

Cuire les carottes, puis les mixer avec le cumin, les 2/3 du sésame et 2 cuillères à soupe de lait d’amande.

Dans une casserole, mélanger 150 ml de lait d’amande avec l’agar-agar, puis porter à ébullition pendant 30 secondes. Ajouter la purée de carottes et bien mélanger. Répartir le mélange dans les cuillères et laisser figer au frais pendant au moins 1 heure.

Battre le fromage de brebis avec 1 cuillère à soupe de lait d’amande, un peu de sel et le cerfeuil. Déposer 1 petite quenelle de ce mélanger sur la soupe de carottes figée. Décorer avec des graines de sésame et une feuille de cerfeuil.

Servir frais !




Ces deux recettes, sans être mémorables, étaient bonnes et fraîches, ce dont j’ai bien besoin après les fêtes ! Mais surtout, elles m’ont permis de tester et d’apprécier un de mes cadeaux de Noël: des couteaux qui coupent. Pendant des années, j’ai traîné des couteaux en céramique bas de gamme, mis au lave-vaisselle (ce qui les émousse). Pour vous donner une idée de leur efficacité, je pouvais faire semblant de me couper le bras sans rien risquer de plus qu’une petite trace blanche. Des couteaux très, très émoussés donc.

Alors que je viens de m’entailler le majeur avec les nouveaux !! ... et c’est le bonheur, sans masochisme, promis. Je coupe les carottes comme du beurre. Le potiron ? Facile ! Bref, c’est une véritable révolution. Jamais je n’aurais pensé que de très bons couteaux puissent changer ma cuisine à ce point ! La céramique ? Plus jamais* ! C’est l’inox le meilleur !

J’ai cependant eu de la chance; mon chéri n’a pas pris un bloc tout fait. Je ne comprends pas trop ces packages; il y en a trop et je ne sais pas quoi en faire. Dans mon mode de vie, j’ai besoin de 4 couteaux: un petit, un moyen, un GROS couteau japonais pour les légumes, et un monstre (couteau-chef, je crois que ça s’appelle) pour les légumes monstrueux comme mes potirons extra-terrestres. Mais les autres... à quoi servent-ils ? J’ai déjà un couteau à pain, pas besoin d’un double, merci. Et j’ai mon compte en éplucheurs, pourquoi les inclure ?

C’est encore une de ces situations dans lesquelles je préfère acheter du sur-mesure, soit quatre couteaux distincts, plutôt qu’un bloc de six dont je ne me sers pas (et que j’aurais jeté de toute manière, je n’ai rien sur mes comptoirs). C’est bizarre, cette tendance au package. Compréhensible, puisque j’aurais acheté six couteaux au lieu de quatre, mais pourquoi ne pas me laisser prendre ce dont j’ai besoin ? Peut-on donc se permettre tant de gâchis, sachant que j’ai déjà jeté mes céramiques inutilisables ?

... Et comment fait-on ma maintenance de couteaux en inox ? Fusil ? Pierre à aiguiser ? Quelqu’un fait ça ??


* jusqu’à ce que je change d’avis. J’ai des positions légèrement tranchées ^^

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