Noël est fini, Nouvel An s’est éteint, et nous entrons dans 2013 avec le reliquat de 2012, pas toujours ragoûtant d’ailleurs. Certaines décorations de Noël sont toujours là, mais ont perdu de leur éclat; le sapin fait triste mine après sa splendeur passée. La vaisselle de Nouvel An traîne, le linge s’empile, les vêtements à emporter au pressing aussi, bref, c’est le bazar. Devant l’immensité de la tâche (et la perspective de ne jamais en avoir fini qui est sans doute la plus efficace des démotivations), j’ai quelques petits trucs, rien de compliqué, pour entamer les hostilités en douceur.


1. Enlever les décorations de Noël sans plus attendre
Quand l’heure est passée, ce n’est plus l’heure. Comme mon sapin était vraiment trop mort et laissait tomber ses épines par centaines au moindre courant d’air, je l’ai enlevé avant le Nouvel An: excellente idée. Noël et Nouvel An sont deux fêtes bien distinctes, l’une centrée sur le spirituel et la famille, l’autre sur l’exubérance et les amis. Elles n’ont rien à voir l’une avec l’autre, et l’environnement dans lequel nous les fêtons devrait être totalement différent lui aussi. Forte de la très bonne expérience, cette année, d’un Nouvel An sans sapin de Noël, je finis aujourd’hui d’enlever toutes les décorations de Noël qui restent, en les stockant dans les deux caisses qui leur sont attribuées. J’ai un immense plaisir à envelopper soigneusement mes santons ou les fragiles boules en verre soufflé dans du papier de soie. Je ne mettrai rien à la place des décorations enlevées: la maison est vide, pleine de possibilités, comme l’année à venir !

2. Acheter des fleurs. Dans un de ces espaces vides, j’ai mis des fleurs coupées. Sans être une adepte hard-core du feng-shui, je crois profondément à la bonne influence des êtres vivants dans la maison. Ces fleurs sont une note de couleur et de vie qui me rend heureuse chaque fois que je les vois - pas trop mal pour 3,50 euros.

3. Faire une petite course que je remettrais normalement aux calendes grecques. Cette année, c’était le pressing. En allant chercher mes fleurs, j’en ai profité pour y déposer robes et costumes. Je sais, c’est trivial; mais ne vous est-il jamais arrivé de garder ce genre de petite course en réserve pendant des semaines et des semaines ? Cette liste de petites choses à faire me pèse, mais ce simple passage au pressing m’a soulagée - jusqu’à la prochaine fois en tout cas. C’est fou à quel point le moral tient à de petits gestes qui ne nous coûtent rien.

4. Préparer un repas léger mais délicieux chaque soir pendant une semaine. Même si votre balance est plus clémente que la mienne, les fêtes de fin d’année restent un moment où l’on essaye de faire plaisir - rarement à coup d’écume de fenouil ou de pommes crues. L’atterrissage début janvier est souvent difficile (pour moi en tout cas), et j’essaye souvent d’en faire trop côté régime. Cette année, je me suis mise à tout cuisiner, à me préparer de bons petits plats au lieu des poireaux vapeur nature, et j’en suis ravie. De bonnes tomates, des poireaux, un peu de bouillon, des feuilles de laurier, le tout au four, et hop ! sain et bon.

5. Changer la petite décoration. Ma partie préférée ! En décembre, j’ai toujours tendance à orienter ma décoration vers le sentimental, voire carrément le dégoulinant de nostalgie, c’est-à-dire quelque chose de très loin de mon esthétique habituelle. Une fois les fêtes passées, je reviens à mes amours premières: de belles pièces très épurées, beaucoup, beaucoup de céramique blanche (j’y reviens toujours). J’essaye de laisser des espaces vides pour… comment dit le fend shui déjà ?… laisser entrer de nouvelles choses dans ma vie.

Pour les anglophones, Apartment Therapy relance sa célèbre Cure. Je m’y suis inscrite et j’espère avoir une maison en bon état d’ici fin février.

Le Nouvel An ne délimitera pas un avant et un après, mais c’est toujours une bonne opportunité pour nettoyer le capharnaüm réel et émotionnel, pour redémarrer et s’ouvrir à de nouvelles opportunités. Surprises, je vous attends !

Jonathan Adler… si vous êtes venus à moins de dix mètres de moi, via ce blog ou via la vraie vie tout simplement, vous le connaissez forcément. Sur le blog, vous avez vu ses créations ici, et même deux fois ici. Dans le monde réel, vous avez peut-être lu ma liste au père Noël: « l’intégralité de la boutique de JA. Si c’est vraiment impossible, juste les lampes hippocampes. Ou n’importe quelle lampe. Ou n’importe quoi en céramique  ? ». Quand je suis allée voir ma soeur à Los Angeles, devinez qui a fait faire à tout le monde un détour de bien 45 minutes, et pour aller où ? Qui a mis plus d’une heure à tourner dans une boutique pourtant pas si grande ? Qui était prête à laisser tous ses vêtements (sauf ses nouveaux Levi’s et sa nouvelle robe, mais ils prenaient si peu de place) et les affaires de son fils (pas le fils tout de même) pour remplir une valise avec les créations de ce génie ? Groupie ? Non… enfin, pas trop. Je n’ai qu’un seul de ses livres ! Oui, tiens, pourquoi n’ai-je qu’un seul de ses livres au fait… ?

Je demanderais bien sa main (droite)

C’est l’inventeur du concept du « Happy Chic »: 95% chic + 5% happy ! Or, c’est exactement ce que je me souhaite pour ma maison, et, n’ayons pas peur de l’avouer, c’est la personne que j’aimerais être au quotidien, au lieu de la 20% pas réveillée, 80% en vieux jean t-shirt, 120% en retard que je suis en réalité.

Comme vous êtes tous capables de trouver tout ce qu’il faut sur la vie de mon idole, je me contente de vous mettre une citation et une sélection tirée du catalogue de cette année.

« Je vous avoue que je suis… attendez-vous à tout… un minimaliste !
Je vous explique
Quand je dessine un objet, je crois en une économie de mouvements,
des lignes simples, des formes nettes, des motifs clairs.
Je crois que la matière est belle et qu’elle parle d’elle-même.
Laissons la laque être de la laque,
Laissons le bois être du bois,
Laissons la terre être de la terre.
Je crois qu’un bon design devrait avoir l’air de devoir être comme il est…
comme s’il avait toujours été là,
comme s’il avait juste été découvert plutôt que créé.
MAIS…
Je crois que les intérieurs devraient être maximalistes !
Je crois au fait de s’entourer de choses qui signifient quelque chose pour vous.
Je crois aux choix mis en avant, aux couleurs fortes.
Je crois que que si vous vous entourez de choses que vous aimez, quelque soit leur écclectisme,
votre maison sera heureuse. »



Collection Santorini… « chéri, j’en ai un, je peux les avoir tous ? » (et la chaise aussi)



J’adore son utilisation des ors et des cuivres, comme luxe ludique
(Et cette table !)


Et ces bleus et verts… simple et si élégant !

Avez-vous des idoles dans le monde du design ? Partagez, je suis curieuse !

Pendant des années, je n’ai juré que par le noir, et le bleu marine se rangeait en queue de classement de mes couleurs préférées, avec le vert sapin et l’avocat années 70. Si ces derniers ne connaissent aucun retour en grâce, le bleu marine, en revanche, fait une remontée spectaculaire, ne serait-ce que par l’effet magnifique que produit son association avec le rose fuchsia.

Mary McDonald

Ma combinaison préférée: beaucoup de blanc, encore plus de blanc, associé à un bleu profond et rêveur. J’adore renverser la règle qui dit qu’on doit avoir un fond blanc et des éléments colorés par-dessus (qui a dit ça, d’ailleurs ?); au contraire, j’adore les murs colorés, même très colorés, associés à du bois et du blanc. La couleur des murs n’est pas agressive ni étouffante, mais elle donne l’ambiance générale de la pièce. Dans le cas du bleu Delft, profondeur et élégance.

Lonny Magazine



Lucyina Moodie

Pour mettre en valeur une collection de céramique blanche, que rêver de mieux ? Pour ceux qui hésitent à peindre un mur entier, un peu de bleu à l’intérieur d’un meuble-vitrine, et le tour est joué.

via Flickr



Somerset Bay Home

Ma dernière découverte en date: le bleu marine à l’extérieur. Je ne pensais pas que cette couleur irait aussi bien avec la verdure; en général, j’imagine toujours que des couleurs contrastantes fonctionnent mieux. J’ai tout faux: c’est sans doute mon utilisation préférée du bleu marine en décoration. Et je vendrais bien mon âme pour le vase géant ci-dessous…

Mary McDonald

C’est de saison, c’est utopique, ça revient inévitablement tous les ans : les résolutions de nouvelle année sont là, avec leur attendrissant côté utopique (je voudrais perdre les cinq kilos de grossesse qui me restent sur les hanches, ainsi que cinq kilos supplémentaires… qui y croit ?). Elles sont conçues pour faire de nous la personne parfaite, qui ne regarde pas de séries mais plutôt de grands films d’art et d’essai, qui s’habille autrement qu’avec un jean et un pull pris au hasard dans la pile, qui se maquille (utopique, j’ai dit), qui cuisine/repasse/nettoie à un autre moment qu’en dernière minute, parce qu’elle n’a plus le choix.

Il n’y a qu’un domaine dans lequel je me prends au sérieux pour ce qui est des bonnes résolutions: les travaux de la maison. Voici donc, pour de vrai, le programme de 2013 qui devrait faire de ma maison, à (long) terme, un délice du sol au plafond.


1. Terminer la chambre de la petite. Pauvre Poussinette, elle a déjà sept mois et toujours pas de chambre digne de ce nom. Le gros oeuvre touche à sa fin: il ne reste qu’un peu de peinture à passer et les plinthes à poser. En revanche, presque toute la décoration est à faire: le lit, l’armoire à choisir et sans doute à repeindre, les tableaux, les rideaux et les étagères. Tout ce qui est le plus plaisant à réaliser, mais aussi le plus coûteux et le plus long à choisir !

La chambre de ma Poussinette début novembre 2013 (le parquet est posé mais recouvert d’un vieux lino, et les corniches supérieures ont depuis été fixées):

2. Achever enfin les finitions dans la cuisine et la buanderie. Les finitions… ça prend peu de temps, donc on ne les fait jamais. Dans la cuisine, restent les plinthes, une ou deux retouches de peintures, le joint à l’arrière du plan de travail, le placard fait maison au-dessus du frigo et la peinture des encadrements de porte. Côté buanderie, l’électricité est à finir et le tour de porte à peindre. Quelques dizaines d’heures de travail en perspective tout de même… mais j’aimerais vraiment ne plus entendre parler de travaux dans ces pièces avant quelques années.


3. Réaliser au moins les travaux de gros oeuvre dans la véranda. Le plus long, le plus difficile, le plus technique. Cette nouvelle véranda a remplacé l’ancienne fin novembre, mais elle est brute: le sol est inégal, les murs en piteux état, les toilettes délimitées par un carton, l’électricité vétuste. Le programme: remettre le sol à niveau, refaire l’électricité, poser un radiateur, doubler les murs extérieurs, monter les cloisons autour des toilettes, et poser un carrelage. Rien que de l’écrire, je prends conscience du temps infini que ces travaux vont prendre… et je n’ai même pas évoqué la décoration - on verra ça en 2014 !

4. Bien avancer la salle de bain des enfants. Ce qui est magique avec les résolutions de nouvelle année, c’est que j’écris « bien avancer », mais que dans mon for intérieur, je pense « achever ». Tout est à faire dans cette salle de bain, qui est en fait un ancien bout de couloir que nous avons fermé: il n’y a guère que les murs, l’électricité, une arrivée d’eau, et un énorme amas de matériel, restes de bois et trucs inidentifiables, ce qui fait qu’on l’appelle en général « la pièce à travaux ». Rien que d’enlever ce bazar va prendre des heures… et je ne sais pas où le mettre. Le programme: plomberie (nous n’en avons jamais fait), peinture du plafond, pose du bac de douche et du lavabo, pose du carrelage sur le sol et les murs, pose du sani-broyeur (en espérant de tout coeur qu’une seule évacuation suffise), pose des étagères, des patères, du radiateur sèche-serviettes, bref, de tout ce qui fait une salle de bain. Je n’oublie pas la pose du zoli petit set de salle de bain, avec la baleine bleue que j’ai rapportée de Los Angeles exprès.

Vu l’état, je me propose de valider le « bien avancer » au carrelage…

5. Faire semblant de jardiner. J’ai la main noire, mais pas l’intention de la garder: cette année, installation d’un commencement de potager dans un recoin de mon minuscule jardin. Au programme: légumes-qui-poussent-tout-seuls, fruits rouges (le cassis est mon préféré), et peut-être quelques fleurs. Si j’en ai la force, je passerais bien un coup de peinture sur la minuscule cabane qui fait grise mine, et j’arracherais bien un arbuste famélique ou deux pour ouvrir l’espace et ajouter de la couleur.


Je n’oublie pas quelques résolutions pour ce blog:

6. Continuer à publier un article par jour, du lundi au samedi, en essayant de ne pas compromettre l’enthousiasme et le plaisir que j’ai à les écrire. Pour l’instant, je vous parle de choses que j’adore, qui me passionnent, et je n’ai pas de problème à trouver des sujets sur lesquels écrire ; mais je ne me fais pas d’illusion, la période de blanc et de trou noir viendra un jour, comme elle est venue pour les deux blogs que j’ai ouverts puis fermés au cours des dix dernières années. Je voudrais que celui-ci survive, même s’il est moins personnel en ce sens qu’il parle moins de moi, mais plus personnel en ce qu’il ne parle que de ce que j’aime et qui m’enthousiasme. J’espère pouvoir continuer l’expérience du mois de décembre, ne jamais me dire « je dois trouver un sujet d’article pour m’en débarrasser », mais toujours « j’ai tellement envie de parler de tel sujet, faisons un article ! », et ce à toute heure du jour et de la nuit. J’aimerais continuer à prendre plaisir à écrire et à collectionner des idées - et j’espère que certains trouveront plaisir à les lire. Ce serait la récompense suprême !

Et bien sûr, ne pas négliger d’autres chantiers…

Et vous, avez-vous pris de bonnes résolutions de décoration ?

Vous aimez le cirque ? Il y a quelques années, j’aurais dit non. Les animaux amorphes, les clowns qui ne me font pas rire, les numéros qui m’endorment, la musique de flonflons anémiques, c’était non merci. Même si je n’ai toujours aucune envie d’aller voir une représentation, le cirque m’attire un peu plus aujourd’hui à cause de son esthétique bizarre et décalée, ainsi que ses couleurs vives et son clinquant assumé: le carton pâte qui n’essaye pas de passer pour autre chose que du carton pâte me plaît, avec sa sincérité naïve et son absence de complexe à montrer l’envers du décor dans le décor lui-même. A des millions d’années lumière du brillant et des paillettes qui semblent dominer la mode contemporaine, le cirque propose une palette de couleurs primaires et un côté décalé plutôt rigolo.

Que prendre dans l’esthétique du cirque pour le mettre chez soi ? Les grandes rayures du chapiteau, les animaux habillés comme des humains, un peu de magie, beaucoup d’éléphants, l’humour et la fantaisie. On laissera de côté les clowns pas drôles et les trapézistes.

Les rayures géantes sont fantastiques pour jouer avec des plafonds mansardés ou tout simplement, pour élever le regard. Décidément, je devrais réécrire l’article sur les plafonds peints...

Leslie Klotz via House Beautiful | via My Lovely Things

Côté mobilier pour adultes, restons dans le (raisonnablement) subtil avec des boîtes colorées, un fauteuil de Madame Loyale, une table d’illusionniste qui lévite toute seule ou une autre qui rappelle les assiettes chinoises.

Boîtes, Jonathan Adler, 28$ à 138$ | Table d’appoint Illusion, via Atylia, 195€ | Fauteuil carrosse rose, Maison du monde, 890€ | Table basse 3 plateaux, La Redoute AMPM, 149€


Le plus facile, ce sont les enfants, dont la chambre est souvent un cirque naturel, que ce soit le thème ou pas… mais si l’on veut en rajouter sans donner dans le (trop) littéral, on pourrait arriver à quelque chose comme ça:

Mobile, Ikea, 7,99€ | Suspension otarie, Rosemonde et Michel Coudert via Lightonline.fr, 48€ | Tableau en bois renard et chaton, Ferm Living, 34€ | Housse de couette et taie, Ikea, 8,99€ | Coussin éléphant de cirque, Naked Decor via Etsy, 49,95$


En attendant, nous vous souhaitons de faire un cirque pas possible pour la nouvelle année, et vous retrouvons le 2 janvier pour un sujet du plus grand sérieux: les résolutions travaux/décoration de l’année. En attendant, champagne, pétards et confettis !