Jeu sur tablette: Monument Valley

Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un jeu magnifique, sur lequel je ne saurai sans doute pas assez m’extasier: Monument Valley.

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Déjà, pour les lecteurs qui se souviennent de mon coup de gueule contre les freemiums d’il y a quelques semaines, ce jeu est payant une fois pour toutes. Il n’est pas donné pour un jeu ipad, mais à 3,59€ pour une durée de vie de deux heures environ, c’est bien moins cher qu’un cinéma. En ce qui me concerne, je l’ai déjà rejoué trois fois, et mes enfants adorent déplacer la petite princesse. Ca, c’est fait.

Surtout, surtout: ce jeu est beau. Il a gagné le Apple Design Award 2014, et c’est plus que mérité. Un dessin minimaliste, une histoire à la fois simple dans son traitement et complexe dans ses implications émotionnelles, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu ça. Oui, je l’ai fini en une après-midi, et je l’ai recommencé trois fois depuis.

C’est l’histoire d’une petite princesse blanche, qui se promène dans un monde dont la géométrie n’est pas celle du nôtre, où tout joue sur les illusions d’optique. On se croirait dans une gravure d’Escher. Rien n’est correct, mais tout paraît vrai.


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Qu’est-ce qui est droit, qu’est-ce qui est penché, qu’est-ce qui est aligné ? La petite princesse silencieuse et friponne progresse de monument en monument en refusant de répondre à ces questions, jouant avec les perspectives et la gravité de son petit pas pressé, parlant avec d’énigmatiques fantômes d’architectes et évitant de sombres corneilles qui ne sont qu’un miroir d’elle-même.

Le jeu atteint cet équilibre subtil entre une histoire archi-classique d’une princesse qui progresse de niveau en niveau, et un scénario qui ne ressemble à rien de connu et que je ne vais pas vous raconter en détail; sachez qu’il s’y trouve un totem amical, une fleur rouge de la résurrection, et une scène dans une nécropole qui, par sa simplicité et son efficacité, m’a fait froid dans le dos.

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Jusqu’aux niveaux plus faciles et moins labyrinthiques, comme la boîte à musique magique ci-dessus, qui se plie et se déplie comme une énigme à tiroirs et nous emmène, de passage secret en portes dérobées, de l’intérieur de la boîte à son sommet. Ravissant.

On s’attache à cette petite princesse muette dont la quête libératrice nous est peu à peu dévoilée. Un tour de force pour un petit personnage si simplement suggéré, sans trait ni visage.

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Lorsque le dénouement survient, beaucoup trop rapidement, et que la géométrie prend une dimension sacrée, le charme n’est pas rompu. Le jeu assume sa sobriété poétique et ne demande qu’une seule chose: être rejoué, encore et encore, par soi-même, par d’autres, comme on refait sonner de courts vers que l’on aime pour leur fulgurance.

Le jeu vidéo est-il un art ? Je l’affirme. Comme tous les arts, il connaît ses peintres du dimanches, si touchants dans leur démarche et si mauvais dans leur pratique. Il est pollué par d’innombrables oeuvres de circonstances, crées parce que c’est la mode, en réaction au monde et non en création de celui-ci. Il croule sous les réalisations mercantiles de ceux qui espèrent la fortune irrationnelle sur un coup de chance. Heureusement, il produit aussi des gemmes rares et précieuses comme ce Monument Valley, des moments où les expressions comme parti-pris esthétique, poésie, et même quête mystique, des mots que l’on associe aux plus grands chefs-d’oeuvre des beaux-arts traditionnels, méritent pleinement d’être employés. Monument Valley est un chef-d’oeuvre.

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Après: une malle retapée (blog en demi-vacances)

J’imagine que remettre les articles à demain pendant plus d’une semaine, ça s’appelle des vacances. Pas fait exprès ! Mais des vacances tout de même... qui me feraient du bien si je n’étais pas seule avec les petits loups et une montagne de travail pour la fac.

Pour temporiser, je vous mets l’équivalent des musiques d’attente version blog: un charmant « avant-après » sans « avant » réalisé par ma soeur et mon beau-frère, décidément futurs contributeurs à plein temps de ce blog ! Pas de tutoriel, pas de commentaire, juste une jolie malle ancienne devenue coffre à jouet pour mon neveu !

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C’est un coffre trouvé dans le grenier de ma grand-mère, encore. Encore un trésor ignoré, la raison pour laquelle j’aime tellement les greniers. La malle n’était pas dans cet état, croyez-moi. Les ferronneries étaient de travers, il manquait des clous, le bois était bombé. Mais rien que beaucoup de technique, de patience, de plus de technique et d’encore plus de patience ne puisse guérir, pour donner un coffre sans danger (pas d’angle métallique coupant), mais avec beaucoup de caractère.

A l’intérieur, un tissus agrafé avec une agrafeuse de tapissier. Simple et gai !

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A cause de son couvercle bombé, cette malle ne pouvait pas être utilisée comme table basse, mais elle est parfaite comme coffre à jouet !

(En attendant, je prends encore des demi-vacances cette semaine, mais nous reprenons la programmation irrégulière habituelle la semaine prochaine !)

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